Natacha Calestrémé, PUBLIÉ LE 04/07/2016, INREES.
« Peur, incertitude, hypersensibilité ou découragement… Comment aller de l’avant avec les élixirs floraux.
La maladie serait une tentative de notre corps pour nous aider à prendre conscience de nos déséquilibres afin de nous prouver que nous ne sommes pas sur le bon chemin. Cette idée est la base du travail d’Edward Bach, le médecin et chirurgien britannique qui est à l’origine des élixirs floraux qui portent son nom. Tout commence en 1916, pendant la guerre. On vient de lui diagnostiquer un cancer et on lui donne deux mois à vivre. Le choc est déterminant. Edward Bach sait qu’il va mourir et n’a plus peur de prendre des risques.
Il faut dire qu’il n’est pas satisfait par la médecine telle qu’il la apprise sur les bancs de la faculté. Il décide de soigner les gens différemment et s’intéresse à l’homéopathie et la bactériologie en y prenant un réel plaisir. Ce changement de vie radical provoque une rémission complète de son cancer. Il en tire une conclusion: lorsqu’on est en accord avec son âme, la maladie n’a pas de prise sur soi. Devenu extrêmement sensible à la nature, il fait une expérience étonnante. Lors de ses promenades dans la campagne, il passe ses mains sur certaines fleurs et il ressent des effets bénéfiques en lui-même.
C’est ainsi qu’il va mettre au point un mode de fabrication empirique d’élixirs floraux.
A l’origine, il utilisait la rosée déposée sur les pétales et la recueillait après une exposition au soleil. L’idée étant de capter l’énergie de la plante ou sa quintessence curative et l’eau en devient le dépositaire.
C’est magiquement simple, commente François Deporte, conseiller en fleurs de Bach depuis trente ans. Et même si on ne sait toujours pas quel processus est en jeu, les résultats prouvent que quelque chose de subtil agit en nous, ajoute-t-il. Aujourd’hui, la recette a un peu évolué. On dépose les fleurs dans de l’eau de source que l’on expose trois heures au soleil, avant de filtrer la macération. En hiver, lorsque la lumière n’est pas au rendez-vous, le procédé est remplacé par une légère ébullition de dix à quinze minutes. On stabilise le liquide en y ajoutant un peu d’alcool, du Cognac ou du Brandy, que l’on dispose dans des flacons.
Des préparations liées à des émotions
Edward Bach conçoit finalement 38 préparations florales réparties en sept groupes : les fleurs de peur, d’incertitude, de manque d’intérêt pour le présent, de solitude, d’hypersensibilité aux influences, de découragement et de désespoir, et de préoccupation excessive du bien-être des autres. Il en ajoute une dernière : Rescue (remède d’urgence). Cette préparation qui mélange cinq fleurs est très connue. Elle est recommandée en cas de choc psychologique, de stress, de nervosité ou de peur. Elle apporterait une aide non négligeable en cas de deuil et nombre de naturopathes la préconisent pour éviter les antidépresseurs. Ces élixirs seraient des outils de mise en équilibre de certaines de nos émotions.
La fleur de l’orme pourrait aider lorsqu’on est envahi par un sentiment d’abattement et que l’on a perdu le sens des priorités. Contre le trac et l’impression de ne pas être à la hauteur, la mimule serait indiquée. La fleur de bourrache agirait sur la tristesse ou le découragement et le chèvrefeuille ferait beaucoup de bien à ceux qui souffrent de nostalgie. Chaque cas est différent et un bon thérapeute doit interroger le patient avant de déterminer la ou les fleurs les plus adéquates, tempère François Deporte.
Les élixirs s’administrent par voie orale. On verse deux à quatre gouttes dans un verre d’eau minérale et on recommence l’opération trois à quatre fois dans la journée. En traitement de fond, on la renouvelle durant trois semaines environ. On peut également les utiliser en traitement externe, dilués dans l’eau du bain, ou en massages mélangés à une crème neutre. Pour être attentif à ce qu’il se passe en nous, il est conseillé de ne pas utiliser plus de sept fleurs à la fois.
Reconnaître ce que l’on vit
Les préparations à base de ces fleurs sauvages n’auraient aucun effet sur la maladie, mais elles agiraient sur l’individu, en corrigeant ses émotions négatives. Raison pour laquelle, prendre des fleurs de Bach ne présenterait aucun risque. Au pire, il ne se passe rien, précisent les spécialistes qui ajoutent : si ça ne marche pas, c’est que l’on n’a pas compris réellement la situation que l’on est en train de vivre. Parfois, on n’a pas envie que cela évolue et on se cache derrière des faux-semblants.
Les fleurs de Bach ne font pas le travail à notre place, elles aident à ce que l’on ne soit pas encombré par des émotions qui vont nous faire voir rouge alors que tout est vert. Le vrai effort n’est pas de prendre l’élixir mais d’oser reconnaître la difficulté de ce que l’on vit, conclut François Deporte. Avec ses élixirs, Edward Bach tente d’éveiller en nous les qualités qui nous font défaut et nous aide à développer celles qui sommeillent en nous. »